Repères historiques

La restauration de l’église Saint-Martin à Templeuve n’échappe pas à la critique concernant les églises du XIXe siècle. Mais le XIXe est loin d’être sans intérêt, pour lui-même et sur le plan de la conservation de son patrimoine plus ancien. L’église de Templeuve en est un témoignage.

Cette construction, complexe, juxtapose quelque neuf siècles d’histoire dont des traces subsistent : le mur nord de la nef, percé de fenêtres romanes, datant sans doute de l’église du XIIIe siècle, ainsi que plusieurs colonnes ; les chapelles latérales, dédiées à saint Jean-Baptiste et à la Vierge, créées entre 1435 et 1514, et le chœur réaménagé à cette occasion, d’où les trois absides, percées de baies en arc brisé. Un faux transept est construit peu après. Un clocher couronné d’une flèche est construit au- milieu de la nef centrale. Celle-ci est couverte d’un plafond plat en bois, tandis que les bas-côtés, assez étroits, sont en appentis. Au XVIIIe siècle, deux travées sont ajoutées, un porche est construit et le clocher reconstruit au-dessus du porche. C’est sans doute à cette époque que la voute de l’abside du chœur est ornée d’une peinture sur bois représentant la colombe du Saint Esprit, au milieu de rayons de lumière.

La population de Templeuve ne cessant d’augmenter, les curés successifs trouvent que l’église ne répond plus aux besoins. On garde trace, dans les archives, des nombreux projets et amorces de travaux jusqu’aux profondes transformations réalisées à partir de 1882. C’est alors que les murs des nefs latérales sont reculés, dans le prolongement des deux chapelles, percés de fenêtres ogivales, garnies de vitraux. La nef est exhaussée et couverte d’une voûte néogothique. La tour du clocher est rehaussée tout en gardant la flèche de l’ancien clocher. Ces travaux donnent le clos actuel. L’intérieur a subi quelques remaniements, tout a été recouvert de staff et peint d’un décor très soigné. L’orgue installé dans la tribune depuis 1856 y est remonté. Cette longue histoire1, encore présente dans les pierres et les bois, se poursuit aujourd’hui. La restauration la met en lumière, en même temps qu’elle prolonge l’histoire des pierres vivantes qui habitent ce lieu et y prient depuis des siècles.

Merci à la municipalité de Templeuve de son investissement dans ce projet et à tous ceux qui, par leurs dons, permettront de financer quelques travaux complémentaires, non compris dans le budget municipal, de restauration patrimoniale et liturgique : la peinture de l’abside, l’autel, l’ambon, l’orgue, le chemin de croix, les vitraux, etc., sans oublier l’aménagement d’une salle isolée et chauffée, pour des petits groupes, souhaitée par les paroissiens.

 

Catherine Masson

 

1 Cf. Alain Plateaux [dir] Les églises de la Pévèle française, Mardaga, Liège, 1990.

Le sacre d'un évêque : panneau peint du XVII° siècle (Jean Bellegambe)

L'annonciation : peinture sur toile du XVII° siècle